Qu’est-ce que Bruxelles peut apprendre de la Flandre et de la Wallonie en matière de mobilité partagée ?
Nous exposons trois actions importantes et percutantes pour enraciner la mobilité partagée. C’est surtout la coopération entre les différentes régions qui est cruciale.
Petit rappel : après les élections du 9 juin 2024, la Wallonie a été la première région à proposer un nouvel accord de gouvernement. La Flandre a suivi, fin septembre. Il n’y a pas encore, à l’heure actuelle, de gouvernement à Bruxelles. En attendant, voici déjà un peu d’inspiration pour l’accord de gouvernement bruxellois, sur la base des autres accords de gouvernement.
1. Cadre de reconnaissance de l’autopartage : coopérer avec les autres régions
L’accord de gouvernement flamand promet d’œuvrer à un cadre de reconnaissance de la mobilité partagée. Un tel cadre de reconnaissance existe déjà à Bruxelles. En matière d’autopartage, l’actuel cadre de reconnaissance bruxellois doit être actualisé. C’est le bon moment car Bruxelles n’est bien sûr pas une île. De nombreux prestataires de services d’autopartage sont actifs en Flandre et à Bruxelles. Il est important que les régions collaborent et, si possible, utilisent les mêmes conditions et définitions de reconnaissance.
Un cadre de reconnaissance régit l’accès au marché. En tant qu’autorité publique, vous pouvez ainsi garantir la qualité des services dont bénéficient les résidents et demander des contreparties, comme le partage de données. En tant que prestataire, vous pouvez obtenir des incitants, comme un permis de stationnement, et tout un tas de tracas administratifs disparaissent. C’est donc un instrument politique crucial pour enraciner la mobilité partagée.
Mais qu’en est-il des vélos et des trottinettes partagés ? Notre conseil pour toutes les régions : pensez en termes d’impact. La micromobilité peut aussi avoir un impact, si les vélos et les trottinettes partagés sont correctement réglementés. Ne suivez pas l’exemple de Paris ou Madrid. Malgré un certain nombre de problèmes ces dernières années, de nombreux exemples montrent que les vélos et trottinettes partagés fonctionnent bien et ont un impact, par exemple en Scandinavie.
2. Générer une vision à long terme pour toutes les formes de mobilité partagée
La Wallonie œuvre déjà à un plan d’action régional en faveur de la mobilité partagée, dans le cadre du projet Interreg SMAPE. On retrouve aussi une telle feuille de route dans l’accord de gouvernement flamand. La région bruxelloise n’a pas actuellement de vision à long terme, associée à des objectifs et des actions stratégiques. Voici donc un appel à élaborer une telle vision à long terme pour Bruxelles. Idéalement, celle-ci devrait avoir l’appui de la majorité et de l’opposition, pour pouvoir aussi fonctionner efficacement sur le long terme. C’est ambitieux mais pas impossible : à Brême, la vision à long terme est soutenue par tous les partis politiques. Ainsi, le succès de la mobilité partagée ne dépend plus de l’évolution des coalitions.
3. Miser sur les hubs de mobilité
En Flandre, on parle de Hoppinpunten ; leurs équivalents wallons sont les Mobipoints et les Mobipôles. À Bruxelles, il y a déjà l’app Floya ; il faut maintenant se mettre aux hubs de mobilité physiques. Cela ne peut marcher que si la Région fournit un cadre avec des subsides aux 19 communes bruxelloises pour aménager des pôles de mobilité sur leur territoire. En Flandre, les communes peuvent installer des points Hoppin, en grande partie financés par la Région flamande. La Wallonie prévoit aussi des droits de tirage pour les communes qui souhaitent construire des Mobipoints et des Mobipôles.
Échange entre la Flandre et Bruxelles: on donne le bon exemple
Nous œuvrons en faveur des échanges entre la Flandre et Bruxelles. Le 25 novembre, nous organisons une après-midi d’inspiration commune sur la mobilité partagée inclusive, au cours de laquelle nous réunirons les signataires du Green Deal flamand pour la mobilité partagée et le logement (Green Deal Deelmobiliteit en wonen) et ceux du Green Deal Inclusive Carsharing bruxellois.